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Bientôt un timbre à l'effigie de l'expert Roger Calves !
A l'occasion du Salon philatélique d'automne du 7 au 9 novembre prochains, la Poste française émettra un bloc-feuillet en hommage aux grands philatélistes ayant marqué l'histoire. Parmi ceux-ci, de grands noms tels qu'Ernest Vervelle, Jacques Gervais, André Biscara... ainsi que le fondateur de la maison Calves : Roger Calves.
Roger Calves a été, à partir des années 1970 et jusqu'à sa mort en 2009, l'expert français de référence pour l'authentification des timbres de collection. C'est avec lui que les marchands de timbres français ont pris l'habitude de signaler « Signé Calves » dans leurs publicités, lorsqu'ils proposent à la vente des timbres authentifiés à l'aide de sa griffe d'expertise. Sa notoriété dépassait largement le cadre national : elle s'étendait à des pays tels que la Russie ou l'Argentine, où le nom de Calves était souvent celui du premier ou seul expert international connu.
Président de la Chambre française des négociants et experts en philatélie de 1991 à 1998, Roger Calves a également participé à de nombreuses oeuvres philatéliques, telles que l'émission Télé-Philatélie, les catalogues Yvert et Tellier et Cérès, etc.
Le "Un Franc Vermillon" : un timbre mythique !
Le "Un franc vermillon" est, sans aucun doute, le plus célèbre des timbres français. Emis le 1er janvier 1849, il est retiré de la circulation en décembre de la même année par l’administration des postes. Celle-ci craint en effet que sa couleur, trop proche de celle d’un autre timbre, n’entraîne les postiers à commettre des erreurs, telles, par exemple, que vendre l’un à la place de l’autre.
Mois d’un an : voilà une durée de vie bien courte pour un timbre. C’est ce qui explique que le Un franc vermillon soit aussi recherché : il n’en subsiste que très peu d’exemplaires sur bien margés, avec une couleur franche et un papier frais. C'est la raison pour laquelle le catalogue Yvert et Tellier lui attribue une cote élevée (et méritée) : 22 000 euros pour un exemplaires oblitéré.
L'exemplaire que nous vous proposons de gagner est très beau d'aspect, avec belle nuance et quelques imperfections mineures. Il porte la signature Calves au verso, et est accompagné de son certificat au format papier.
Pour participer au concours cliquez sur le lien suivant:
Rencontrez les maisons Calves et David Feldman sur le Salon philatélique d'automne !
Le Salon philatélique d'automne est le grand rendez-vous annuel du monde de la philatélie : il se tiendra du 7 au 9 novembre prochains à Paris, Espace Champerret, Hall A. La maison Calves y partagera un stand avec la maison David Feldman, maison de vente aux enchères de timbres internationale basée en Suisse et détentrice de nombreux records.
Rencontrez-nous sur le salon ! Nous serons heureux de vous recevoir pour authentifier vos timbres ; estimer votre collection et, si vous le souhaitez, la consigner dans une des prochaines ventes David Feldman ; répondre à toutes vos questions sur l'expertise et la philatélie en général.
Vous ne pouvez pas vous rendre sur le salon ? Contactez-nous dès à présent pour obtenir l'estimation de votre collection. Vous recevrez immédiatement notre guide "8 conseils pour bien vendre votre collection de timbres" : une lecture indispensable si vous souhaitez vendre vos timbres au meilleur prix !
Aujourd'hui, nouvelle émission de timbres ! |
Retrouvez tous les timbres sur wikitimbres.fr 2024 PÂTISSERIES FRANÇAISES Emission d'un carnet de 12 timbres-poste illustré par des pâtisseries françaises emblématiques. Un carnet gourmand à savourer ! 2024 150 ANS DE L'UNION POSTALE UNIVERSELLE Carnet guichet de 6 timbres autoadhésifs pour lettres internationales de 20 g |
Quel détail révèle que que ce ballon monté n’est pas authentique ? Voici la réponse !
Vous connaissez certainement l’histoire des ballons montés, ne serait-ce que parce que nous l’avons évoquée dans une de nos précédentes newsletters. Rappelons-la rapidement.
Pendant la guerre franco-prussienne de 1870, Paris se retrouve assiégée par les troupes prussiennes. Alors que la ville est coupée du reste du pays, une innovation audacieuse et ingénieuse voit le jour pour maintenir la communication avec l'extérieur : les ballons montés. Ces aéronefs, gonflés d'hydrogène, deviennent les vecteurs d'information, de correspondance et d'espoir entre Paris et le reste de la France.
C’est en septembre 1870 que débute le Siège de Paris. Pour le gouvernement de la Défense nationale, il devient impératif de trouver un moyen de communiquer avec les forces françaises et de coordonner les opérations de résistance. L’idée de recourir à des ballons pour franchir les lignes ennemies est avancée par Nadar, photographe et aérostier passionné. Dès lors, l'idée de ballons montés pour acheminer des lettres, des dépêches et même des passagers devient réalité.
Le premier ballon monté, baptisé "Neptune", quitte Paris le 23 septembre 1870, transportant à son bord du courrier officiel et des lettres personnelles. Il atterrit à Craconville, à environ 83 kilomètres de Paris, prouvant ainsi la faisabilité de cette entreprise audacieuse. À la suite de ce succès, un service régulier est mis en place.
Un total de 65 ballons montés partent ainsi de Paris entre septembre 1870 et janvier 1871, transportant plus de 2,5 millions de lettres, ainsi que des pigeons voyageurs destinés à ramener des messages en retour. Pour organiser ces vols, une véritable industrie est mise en place dans Paris assiégé. Des ateliers de gonflement sont établis à la gare d'Orléans et des ballons sont fabriqués à un rythme soutenu.
Gonflés à l’hydrogène, les ballons montés étaient en toile huilée et mesuraient entre 2000 et 3000 mètres cubes. Chaque vol comportait des risques majeurs : conditions météorologiques imprévisibles, ballons souvent mal dirigés par des vents capricieux, et, surtout, la menace constante des tirs prussiens. Certains ballons ont été abattus ou capturés, entraînant la perte de précieuses informations et de courriers.
Les pilotes, souvent des aérostiers amateurs ou des volontaires, devaient faire preuve d’un courage hors du commun. Certains vols furent ainsi marqués par des événements dramatiques, comme celui du Ville d’Orléans qui, après une traversée mouvementée, termina sa course en Norvège, ou celui du Daguerre, qui fut abattu par les Prussiens, qui utilisèrent pour ce faire les premiers canons antiaériens de l’histoire.
Les lettres envoyées par ballon monté constituent une source précieuse d’information. Les Parisiens y décrivent leurs conditions de vie, particulièrement rigoureuses. Parmi les sujets les plus fréquemment évoqués : le froid intense de l’hiver, alors que le charbon et le bois manquent cruellement ; la flambée du prix des denrées alimentaires qui les amène à manger chats, chiens, rats et jusqu’aux animaux du zoo de Vincennes ; ou encore la peur des obus prussiens qui, à partir du 5 janvier, s’abattent quotidiennement sur la capitale.
Les ballons montés sont passionnants à collectionner, mais attention : il existe de nombreuses falsifications ! Une des plus fréquentes consiste à remplacer les timbres originaux des lettres. Pour quelle raison ? Souvent parce que les timbres d’origine étaient défectueux, ayant été mal découpés ou abîmés durant le transport. Des faussaires les remplacent alors par des timbres en meilleur état pour donner l’illusion de lettres parfaitement conservées.
C'est exactement ce qui s'est passé pour le ballon monté présenté dans notre article.
Pour déterminer si un timbre n'appartient pas à une lettre, l'un des premiers réflexes à avoir est d'examiner l'oblitération. Si le cachet sur le timbre ne se prolonge pas sur l'enveloppe comme il devrait, c’est un indice qu’il a été ajouté après coup. Dans notre cas, la pointe supérieure de l'oblitération en forme d’étoile s'interrompt brusquement sans se prolonger sur la lettre — un signe clair que le timbre a été collé a posteriori.
Cependant, il n'était même pas nécessaire d'observer ce détail pour démasquer la contrefaçon ! Comme vous le savez, le tarif d’expédition par ballon monté pour la France était de 20 centimes, souvent acquitté avec des timbres n°37 (Cérès 20 c. bleu), imprimés à Paris pendant le Siège.
Ici, le faussaire a commis une erreur flagrante. Il a apposé un timbre bleu de type Cérès, mais pas le bon ! Au lieu d’un n°37, il a utilisé un n°60A, d'une valeur faciale de 25 centimes, émis par la Poste en septembre 1871, soit plus de sept mois après la fin du Siège de Paris et le départ du dernier ballon.
Cet anachronisme évident révèle la supercherie.
Lu ou entendu
Timbres Magazine, dans son numéro 269 de septembre 2024, tire la sonnette d'alarme : des sites Internet trompeurs sont apparus récemment, où des individus se présentent comme des "experts" sans en avoir la compétence, dans le but de racheter à bas prix à des personnes non philatélistes les collections de timbres dont elles ont hérité. Conscients de cette menace, nous soutenons pleinement cette initiative, ayant nous-mêmes observé avec inquiétude l'existence de tels sites. C’est d’ailleurs dans cet esprit que nous avons conçu et publié notre guide "8 conseils pour vendre au mieux votre collection de timbres", afin de vous aider à identifier ces sites douteux. Parmi les éléments à surveiller : des fautes d'orthographe fréquentes, l'absence de référence à la CNEP (le seul syndicat français d’envergure nationale rassemblant les négociants et experts en timbres), et le fait que ces prétendus experts revendiquent des compétences trop variées (philatélie, numismatique, objets d'art, etc.). Restez vigilant : un site bien classé sur Google n'est pas toujours synonyme de qualité ou de fiabilité, car il suffit souvent de payer pour obtenir cette visibilité.
Lire l’article de Timbres Magazine au format pdf
Samedi 28 septembre 2024 - Riquewihr
Samedi prochain, le 28 septembre de 10à 12h, dans le château des Wurtemberg à Riquewihr (ancien musée de la communication), un cachet à date évènementiel sera apposé sur des enveloppes prétimbrées à 2 €. Une très belle exposition franco-allemande est présentée avec des documents des archives Stuttgart, du musée de Montbéliard et de Riquewihr. L'entée est gratuite.
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Il n’existe pas de meilleur moyen de parfaire sa culture philatélique qu’en se plongeant dans la lecture de la presse et des publications anciennes, dans lesquelles se trouvent quantité d’informations précieuses et érudites.
C’est la raison pour laquelle nous republions chaque semaine une pépite issue de la littérature et que nous la partageons avec vous via notre newsletter.
Si cet article vous intéresse, n’hésitez pas à le commenter, à le “liker” ou, mieux encore, à le transférer à d’autres philatélistes ou à le partager sur vos réseaux.
Notre newsletter a également vocation à vous tenir informés de nos actualités, telles que les dates de nos ventes flashs ou nos participations à des salons, mais aussi à vous donner des “trucs d’expert”. Lisez-la régulièrement pour ne rien manquer !
Actualités de la maison Calves :
Notre vente flash s’achève demain à minuit… Il vous reste quelques heures pour saisir ces opportunités :
N°YT 354-355 - Victoire de Samothrace - neufs** - SUP - signés et avec certificat Calves - 95 euros
Les timbres des orphelins de la guerre
Il y a un siècle, chaque nouvelle émission de timbres par l’administration postale suscitait de vives discussions. À l’époque, en effet, seuls quelques timbres étaient émis chaque année, contre plusieurs centaines aujourd’hui. L’une des séries les plus emblématiques de la collection de timbres de France, les Orphelins de guerre, fut ainsi la cible de critiques acerbes lors de sa sortie. C’est sur cette controverse que P. Morel d’Arleux revient dans l’édition du 31 juillet 1941 de L’Écho de la Timbrologie. Cet article offre également l’opportunité de découvrir les esquisses originales de cette série et d’apprécier leur évolution. Bonne lecture !
“Le première série des timbres des Orphelins de la guerre est aujourd'hui très recherchée. Le 5 francs est même devenu une pièce rare. (…) Nous croyons intéressant de donner sur ces timbres quelques renseignements qui permettront aux collectionneurs de les mieux connaître.
Un décret du 22 février 1916 décida la création de timbres à surtaxe dont le bénéfice devait être utilisé au profit des Orphelins de guerre des employés des Postes et Télégraphes. Il resta sans effet et le 22 octobre de la même année fut décidée la création d'une série de timbres spéciaux à surtaxe dont le bénéfice, c'est-à-dire le montant de la surtaxe, devait être versé au comité de la « journée nationale des Orphelins de la guerre ». Ce décret autorisait la création de huit timbres d'une valeur respective de 2 c.+3 c., 5 c.+5 c., 15 c. + 10 c., 25 c. + 15 c., 35 c. + 25 c., 50 c.+50 c., 1 f.+1 f. et 5 f. + 5 f. Primitivement les deux premières valeurs devaient être au même type, mais (…) le 5 c. + 5 c. au type du 2 c. + 3 c. ne fut jamais imprimé et il faut attendre 1919 pour voir apparaître le 5 c. + 5 c. vert au type orphelins. Cette vignette a été dessinée par Surand et gravée par Jarraud.
La première série se compose donc en réalité de sept valeurs dont la composition fut confiée au peintre Dumoulin. Comme nous le verrons par la suite cette série a été l'objet de nombreuses critiques tant au sujet des compositions choisies que de leur exécution. Il faut se rappeler que ces timbres ont été imprimés en typographie : la vignette en taille-douce n'existait pas encore. De plus le petit format des trois premières valeurs de la série ne permettait pas une composition compliquée. Dans l'ensemble, les critiques vont également au dessinateur Dumoulin et au graveur Ruffe. Il n'existe pas d'épreuves de luxe de ces timbres mais quelques épreuves d'artiste sur chine sont parvenues jusqu'à nous, elles nous donnent quelques précisions sur les dessins originaux et les corrections qui y ont été apportées.
Le 2 c. +3 c. brun-lilas a pour sujet la veuve. La composition en est simple à souhait et bien venue. Le graveur Ruffe semble avoir tiré de cette vignette au format des timbres ordinaires le meilleur parti possible. Enfin c'est un des sujets qui a été le moins critiqué ; l'idée de veuve nous conduit immédiatement à l'orphelin. Une des principales critiques de l'époque a été à juste titre que dans cette série créée au profit des orphelins de la guerre, aucun sujet ne se rapportait directement à son objet. Il eut été préférable que l'un des timbres, de préférence le plus usuel, illustrât directement le but de la création de la série, c'est probablement la raison pour laquelle le timbre de 5 c. +5 c. est venu par la suite la compléter avec comme composition deux orphelins.
Le 15 c. + 10 c. gris-vert et le 25 c.+15 c. bleu ont pour sujet la charrue. La composition en est assez banale et le graveur n'a pu que s'acquitter consciencieusement de sa tâche. M. Dumoulin s'est certainement inspiré des timbres de Tunisie au type charrue qui lui avaient été commandés en 1906, mais ce nouveau timbre est loin d'être un progrès sur son prédécesseur. Le sujet se rattache bien, si l’on veut, à l’idée d’orphelin, car c’est une femme qui conduit la charrue, mais la composition n’en est pas moins très pauvre.
Les timbres venant ensuite sont tirés en grand format et en deux couleurs. Le 35 c. + 25 c. ardoise et violet a pour sujet le drapeau. Le 50 c. + 50 c. brun et brun clair représente le lion de Belfort, et les 1 f. + 1 f. carmin et carmin-brun et 5 f. + 5 f. noir et bleu clair la Marseillaise. Notre but est aujourd’hui d’étudier plus spécialement ces trois vignettes qui, en grand format, permettaient une réalisation plus intéressante.
Le Drapeau
Sous un encadrement ardoise apparaît en violet un paysage du front. Au premier plan, des fils de fer barbelés sur lesquels flottent nos trois couleurs. Le fond du paysage est imprécis à souhait et laisse jouer l’imagination.
Dans le projet initial, la valeur d’affranchissement était inscrite à gauche en grands chiffres et la surtaxe indiquée à droite en chiffres plus petits dans un cartouche circulaire. Dans le timbre définitif, le paysage a été légèrement rogné à droite et la surtaxe gravée en grands chiffres sans cadre. La composition est ainsi plus dégagée et l’equilibre plus harmonieux. Malgré la qualité du sujet, ce timbre est médiocre dans son ensemble. Il faut reconnaître qu'il a de sérieuses qualités de détail, mais on a pourtant l'impression que ni le peintre ni le graveur ni les couleurs choisies n'illustrent à souhait notre emblème national.
Le Lion de Belfort
L'artiste a traité ce sujet plus en tableau qu'en vignette postale. Il a placé le monument bien connu de la Défense de Belfort sur la gauche, et a disposé ensuite les inscriptions aux emplacements qui pouvaient le moins nuire à l'ensemble de l'image, sans profiter du tirage en deux couleurs pour mettre en vedette son sujet. Dans son ensemble la composition manque de recherche et de personnalité. Le cadre, un rectangle arrondi aux angles, est formé fort heureusement d'un simple trait, mais le cartouche portant la valeur manque de simplicité, et ne correspond ni à l'ensemble de la composition ni même à l'ensemble de la série. Une branche de chêne vient fort à propos en corriger la forme compliquée. Comme dans la vignette précédente, la surtaxe était originairement placée dans un cartouche circulaire. La modification qui a été apportée dans le type définitif améliore considérablement la composition d'ensemble car elle interrompt la ligne d'horizon qui nuisait au paysage. (…)
La Marseillaise
L’idée est très heureuse d’avoir choisi, pour couronner cette série, l’apothéose nationale si parfaitement personnifiée par le merveilleux morceau de sculpture de Rude. L’artiste a su extraire du groupe la matérialisation de l’idée de victoire à laquelle les orphelins de guerre payent un si cruel tribut et a laissé le reste du tableau dans la même note imprécise que les compositions précédentes, mettant ainsi pleinement en valeur le sujet principal. Nous lisons à ce propos dans l’ouvrage de M. Demoulin, Les Timbres-Poste Français, la critique suivante : « Bien que nous ne percevions pas la liaison pouvant exister entre l’oeuvre de Rude et celle des orphelins de la guerre, nous pensons que le dessinateur eût dû la reproduire dans son intégralité. Cette mutilation est une faute. Quand on regarde le timbre, on peut se demander, en effet, si le personnage qui parait surgir des nues n'est pas aussi bien l'archange saint Michel s'apprêtant à terrasser le démon, ou l'ange exterminateur dont parle la Bible, lequel était chargé de massacrer les Egyptiens parce qu'ils martyrisaient les Hébreux. Au surplus cette victoire ailée n'a pas gagné à la transposition ». Nous ne sommes pas de l'avis de M. Demoulin. La transposition de tout le haut-relief de Rude sur la vignette eut été désastreuse et n'aurait pas répondu à l'idée de l'artiste, qui a su tout au contraire matérialiser l'idée de victoire et d'énergie, idée qui n'a pas dû sembler mauvaise puisqu'elle a été magistralement reprise en 1936 en taille-douce. Seul le burin de M. Ruffe n'a peut-être pas su rendre avec assez de vigueur la pensée et la composition de l'artiste.
Le projet initial a été plus profondément retouché que pour les autres valeurs. En effet, sur l'épreuve d'artiste que nous vous soumettons, un coq gaulois mal dessiné surmonte le cartouche de gauche. Il a été fort heureusement supprimé et il est amusant de constater qu'on le devine encore sur le timbre quand on connaît son existence. Sur le cartouche de gauche, la grecque est agrémentée de points ; ces derniers ont été supprimés dans le type définitif. Enfin quelques modifications ont été faites aux inscriptions, notamment à l’L du mot ORPHELINS et à l’A de LA.
Il est enfin à remarquer que les timbres portent la seule signature du graveur, alors que les épreuves portaient celle du graveur et celle du dessinateur. (…)
Si cette première série des orphelins n’a pas recueilli lors de son apparition tous les suffrages, (…) les critiques qu’elle a suscitées ne l’ont pas empêchée de connaître une belle carrière.
P. Morel d'Arleux”
Petite et grande histoire des postes locales du Maroc
Le nom de H. Hofstetter vous est peut-être inconnu. Pourtant, c'est à ce grand philatéliste que l'on doit l'intégration des "Postes locales du Maroc" dans le catalogue Yvert et Tellier. En effet, grâce à ses recherches minutieuses, ces timbres à l’histoire passionnante ont été répertoriés pour la première fois dans l'édition de 1936. Vous trouverez ci-dessous l’article qu’il a consacré à leur sujet dans le numéro d’avril 1936 du magazine L’Écho de la Timbrologie. Une véritable mine d’informations sur les circonstances ayant mené à l’émission de ces timbres et sur la manière d’identifier certaines contrefaçons !
“Par suite du développement du commerce au Maroc entre les ports et les villes de l'intérieur, les commerçants prirent la résolution d'assurer le transport de leur courrier par leurs propres moyens. Ce fut M. Isaac Brudo, fils du Vice-consul de France, établi à Mazagan, qui organisa en Janvier 1891, un service régulier entre Mazagan et Marrakech. Cette entreprise fut bientôt suivie par d'autres services entre les principales villes. Ces services ont régulièrement fonctionné. (…)
En novembre 1892, le Sultan Moulay Hassan, très mécontent que ces revenus remplissent les poches de ses sujets au lieu de rentrer dans ses coffres, créa la Poste chérifienne qui alla du Nord au Sud et relia les principales villes. Le service se faisait par Rekkas (courriers à pied), marcheurs infatigables. (…)
La poste de M. Brudo toutefois ne disparut pas et il s'en fonda d'autres dont les services étaient plus appréciés que ceux de la Poste officielle. (…)
Mazagan à Marrakech
En Janvier 1891, M. Isaac Brudo organisa un service spécial entre Mazagan et Marrakech avec départ quotidien dans chaque sens. La distance est de 200 kilomètres. L'affranchissement de la lettre simple était à 0.25 c. et des journaux également de 0.95 par 100 grammes. Le 1er timbre créé fut un 25 c. rouge dans un ovale (…). En septembre 1892 il réduisit le port à 10 c : le même timbre fut surchargé à la main 10 cents en noir et bleu (…). Malgré la concurrence de la Poste chérifienne, le service prospéra.
En janvier 1893, il fit imprimer à Paris une nouvelle série de 5 valeurs, sujet : Coucher du soleil au delà de l’Atlas, fond ligné horizontalement. On trouve les 5 et 10 c. lignés verticalement. (…) Les cachets, au nom de la firme, sont en noir, bleu, rouge et violet. En mars 1895, il créa une valeur provisoire en surchargeant le 5 . vert : 20 centimes (…) et peu après fut émis un 20 c. brun, un des meilleurs timbres de la série. Cette série fut imitée ; le papier est glacé, brillant, le fond n'est pas ligné.
Les autres Consulats furent jaloux de l'Entreprise Brudo. M. Morteo, Vice-consul d'Italie à Mazagan, s'entendit avec M. Spinney, agent de la Poste anglaise dans la même ville, pour créer un service concurrent. Moins bien organisé que celui de Brudo, il cessa de fonctionner le 9 décembre 1898. Sujet : Paysage, 6 valeurs ; les 5 c. et le 1 Pes. sont très rares, surtout usés. (…) En 1898, par suite de l'épuisement du 10 sentisimi, le stock du 25 fut surchargé (…). La série fut imprimée par la Maison Waterlow Bros. de Londres et était en vente au bureau de la poste anglaise à Mazagan. Il a été émis également 3 cartes postales dont la 5 c. bleue est la meilleure (…).
Fin 1899, M. Brudo fit imprimer par la maison Gélard et fils de Lyon une nouvelle série, sujet : Chasse aux antilopes, 7 valeurs, et une série Taxes de 7 valeurs. (…) Le 16 juillet 1900, Brudo céda son service à l'Administration des Postes françaises au Maroc. Celle-ci s'engagea à affranchir tout le courrier échangé entre Mazagan et Marrakech, jusqu'au 15 Juillet 1902, en utilisant le stock resta acquis à M. Brudo. (…)
Tanger à Fez par Larache, El Ksar, Meknès
C’est la firme Gautsch & Co. de Tanger, après entente avec la Poste française du Maroc, qui organisa ce service privé bi-hebdomadaire. Les Rekkas quittaient Tanger les lundis et vendredis dans la soirée pour arriver à Fez les jeudis et lundis. La ligne fut ouverte le 1er juillet 1892. Cette série (sujet : palmier) se compose de 7 valeurs (…). J’ai appris que les descendants de Gautsch ont vendu le restant du stock en Suisse. Les usés sont donc 5 fois plus rares que les neufs.
Le 1er juillet 1893, ce service passa aux mains de l'Administration française avec obligation pour celle-ci d'employer ces timbres jusqu'au 1er avril, soit pendant 3 mois. Les timbres portant le cachet réglementaires de la Poste française sont très rares.
Ces timbres ont été réimprimés, on les reconnaît par le cartouche qui est intact, tandis que sur les authentiques le bas du cartouche est écorné. Les couleurs sont plus vives. Ces réimpressions ont été faussement oblitérées (…).
Mogador à Marrakech
Ce courrier français, organisé par M. Maimaran, négociant à Mogador, en août 1892, n'eut qu'une durée de quelques semaines par suite de la concurrence des Postes chérifiennes qui ne demandaient que 10 c. au lieu de 20 c. Un seul timbre : chiffre dans un ovale.
Le 1er avril 1893, la maison allemande Marx & Co. à Mogador organisa un autre service en collaboration avec la firme Nissian Coriat de Marrakech. Pendant les deux premières années, du 1er avril 1893 à août 1895, les lettres furent simplement marquées par un cachet au nom de la firme, renseignement qui peut intéresser les marcophiles. L'affranchissement de la lettre ordinaire était de 10 centimos et de la lettre recommandée de 30 c.
En août 1895, elle commanda à la maison Klingenberg à Detmold (Allemagne) une série lithographiée de 5 valeurs, sujet: Mosquée, dentelure 12 ½ ×13. (…) En 1896, les 10 c. étant épuisés, on décida de surcharger les 15 c., 50 c. et le 1 Pes. « 10 centimos », en attendant les nouveaux 10 c. dentelés 11 ½, commandés en Allemagne, qui sortirent en 1897 à 30.000 exemplaires. Les surchargés sont très rares. Cette série fut imitée : on la reconnaît par le mur du bas qui ne possède pas les 5 fenêtres comme sur les authentiques.
Fin 1899, la série étant complètement épuisée, il fut procédé au tirage d'une nouvelle série, sujet : Rekka, 5 valeurs, par la même maison allemande. Les 15 c. et le 1 Pes. qui ont été signalés dans plusieurs ouvrages, n'ont jamais existé. (…) En 1900, pour parer à la concurrence des bureaux européens, l'affranchissement fut réduit de 10 c. à 5 c. et le stock restant du 10 c. fut surchargé au moyen d'un timbre en caoutchouc « 5 centimes ». Il y a 4 surcharges différentes en noir et 5 surcharges différentes en violet (…). Ces timbres sont excessivement rares. Malgré l'ouverture des bureaux étrangers, ce service fonctionna jusqu'en 1909.
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20-06-2024 Emission d'un collector sur les paysages de Corse
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